A ceux·elles qui souhaiteraient utiliser l’écriture inclusive sur leur site internet pour s’adresser à tou·te·s, cet article est fait pour vous !
Définition et histoire de l’écriture inclusive
L’écriture inclusive fait son apparition pour la première fois en France dans les années 80, dans des écrits féministes. Il s’agit d’une forme de rédaction dite "non-sexiste" qui cherche à bouleverser les codes de la langue française, où le masculin l’emporte systématiquement sur le féminin. On parle aussi de grammaire ou langage épicène.
Si elle est longtemps restée inconnue du grand public, c’est avec l’utilisation des réseaux sociaux comme lieux de débat et d’échanges que l’écriture inclusive est sortie des carcans de la littérature féministe.
Raphaël Haddad, auteur d’un “Manuel d’écriture inclusive” la définit comme “un ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes”.
L’écriture inclusive : comment ça marche ?
Mais concrètement … Comment s’applique ce langage ? Avec l’utilisation du point médian, ou point milieu ou d’un tiret dans un même mot. Au lieu d’écrire « les étudiant(e)s » et de placer systématiquement le féminin entre parenthèses, on écrira alors « les étudiant-e-s » ou « les étudiant·e·s ». Au lieu de laisser le masculin l’emporter systématiquement (même quand il est minoritaire), on laisse la place aux deux genres.
Il existe également des néologismes, eux aussi de plus en plus utilisés, qui concernent les pronoms français. Par exemple, au lieu de devoir choisir entre « ils » ou « elles », on peut choisir d’écrire « iels ». Ainsi, aucun des deux genres n’est privilégié ou délaissé dans la rédaction. En 2021, ce pronom est même intégré dans Le Robert.
L’emploi de la parenthèse ne relève pas de l’écriture inclusive à proprement parler puisque la parenthèse “enferme” le “e”. Symboliquement il enferme donc la marque du féminin, et donc la femme.
Écriture inclusive et SEO font-ils bon ménage ?
Revenons-en à nos moutons : l’utilisation de l’écriture inclusive dans les textes de votre site internet, et son impact sur votre référencement naturel.
Bien qu’elle soit compliquée à utiliser, vous pourriez avoir envie ou même besoin d’inclure l’écriture inclusive dans les textes de votre site pour vous adresser à toutes et tous. Mais qu’en pense Google ? Comment les algorithmes qui scannent votre site pour en évaluer la qualité lisent-ils l’écriture inclusive ? Est-ce que le fait de l’utiliser peut vous pénaliser ?
Pour rappel, la base de l’écriture SEO, ce sont les mots clés utilisés dans votre texte, et leur correspondance avec les mots-clés recherchés par les internautes, ce qu'on appelle l'intention de recherche. Pour attirer du trafic sur votre site, être bien positionné, il faudra donc répondre aux requêtes des internautes avec un contenu pertinent, comprenant des mots clés pertinents.
Et vous vous en doutez … Il est extrêmement rare qu’un internaute prenne la peine d’employer l’écriture inclusive en faisant sa recherche sur le moteur de recherche.
Comment utiliser l’écriture inclusive sans impacter son référencement ?
L’écriture inclusive est porteuse de valeurs qui vous tiennent à cœur ? Vous vous sentez féministe dans l’âme et votre activité vous pousse à faire usage d’une écriture plus “inclusive” ? Vous pouvez tout de même adopter quelques petites techniques détournées pour inclure tout le monde dans vos textes sans vous pénaliser auprès de Google.
1. N’utiliser l’écriture inclusive que dans le corps de texte
Un conseil : bannir l’écriture inclusive de vos titres (de vos H1, pour les habitués) et bien sûr des URL de vos pages. Ce sont les premiers éléments identifiés par Google quand il débarque sur votre site. Évitez aussi de l’utiliser dans les H2, H3 … La structure et les sous-titres étant très importants pour Google.
Vous pouvez toutefois utiliser l’écriture inclusive dans le corps de texte … Avec parcimonie ! “Nos client.e.s sont reconnaissant.e.s et nous le font savoir”
2. Utiliser la double-flexion
Utiliser la double-flexion, ou le doublet peut vous permettre d’inclure les hommes et les femmes sans avoir recours à l’écriture inclusive. Nous faisons déjà des doubles flexions au quotidien sans trop faire attention : “bonjour à toutes et tous” par exemple.
“Les coiffeurs et coiffeuses du salon vous accueillent du lundi au samedi”.
3. Favoriser les mots neutres, épicènes
Enfin, il existe des mots intrinsèquement neutres, et donc épicènes, dont la forme ne varie pas entre le masculin et le féminin. Comme le mot “partenaire”, “spécialiste”, "secrétaire".
4. Le choix des images
Au-delà de l’écriture, vous pouvez être inclusif dans le choix des images de votre site, en évitant par exemple de toujours choisir des hommes pour représenter certains métiers. Ou encore en évitant d'utiliser des images qui transmettent une vision sexualisée de la femme. Une femme qui travaille dans le bâtiment ne doit pas nécessairement porter un minishort et une chemise de bucheron laissant entrevoir son décolleté, ni regarder sa perceuse/foreuse avec un regard langoureux. Bref. Vous avez compris.
Et à l’avenir ?
Le monde évolue … et Google aussi. Il a d’ailleurs déjà mis à jour ses logiciels de traduction pour rectifier certains biais de genre de son outil de traduction. Le journal Le Monde, qui fait autorité sur le web, donne des règles de rédaction inclusives à ses journalistes.
Le souci, c’est qu’on ne sait pas encore comment les algorithmes de Google interprètent le point médian ou le tiret. Mais l’écriture inclusive étant déjà difficile à appréhender pour l’humain … On a des raisons de douter qu’elle soit limpide pour un robot.
Le deuxième gros souci, c’est qu’elle gêne l’UX, en alourdissant un peu l’expérience de l’internaute, avec un temps de lecture plus long. De plus en plus, Google donne une grande importance à ce qu’il appelle le “SXO”, à savoir le parfait mélange entre SEO et UX. Les sites les mieux positionnés sont ceux qui permettent à l’internaute de trouver facilement, rapidement, efficacement une réponse à sa question, ou à ce qu’il cherche … Et malheureusement, l’écriture inclusive reste encore trop méconnue, loin d’être un automatisme, à la foi pour l’humain et pour les algorithmes.